
La rue Jean-Jaurès, prolongement du quai de la République permettant de rejoindre le Pont de la Barrière, fut d’abord dénommée rue Royale lors de sa construction à la veille de la Révolution Française.
Dès 1788, la construction de la rue Royale s’inscrit dans le projet de traversée de la ville de Tulle par les Routes Royales n°120 de Rodez à Limoges et n°140 de Figeac à Montargis qui empruntent son tracé. Alors que la rue de la Barrière, étroite et difficilement carrossable était la seule voie d’accès à Tulle par le Sud, il est décidé de percer une rue plus accessible au sein de l’îlot d’habitation situé entre la rue de la Barrière et le Pré de l’Hôpital (actuellement Place Martial-Brigouleix).
La réalisation de ce projet, soutenu par l’intendant de la généralité de Limoges, Marie-Pierre-Charles Meulan d’Ablois, a participé à faire perdre à la rue de la Barrière son rôle économique d’autrefois avec l’établissement de boutiques, de commerçants et d’artisans à proximité.
D’abord renommée rue Nationale à la Révolution, elle reçoit sa dénomination actuelle lors de la séance du conseil municipal du 22 août 1925, à la suite d’une demande de la section de Tulle de la Ligue des Droits de l’Homme afin d’honorer la mémoire de l’homme politique assassiné le 31 juillet 1914 à Paris par l’étudiant nationaliste, Raoul Villain.
Jean-Jaurès, né à Castres le 3 septembre 1859, décide après l’obtention de l’agrégation de philosophie, d’entamer une carrière politique et devient député en 1885. Fondateur du journal l’Humanité, en 1904, et cofondateur de de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), son engagement politique est caractérisé par une adhésion aux idées socialistes. En 1905, il participe à la rédaction de la loi de séparation de l’Église et de l’État. Pacifiste, il s’oppose farouchement à la déclaration de la guerre à l’Allemagne. Cet engagement lui coûtera la vie. En 1924, son corps est inhumé au Panthéon.